Auxerre-OM : pourquoi le match aller a tout changé dans la saison de De Zerbi ?

Il y a des matchs qui marquent un entraîneur au fer rouge et qui peuvent changer le cours d'une saison. C'était le cas d'un OM-Lens, qui avait radicalement inversé la philosophie de jeu de Jorge Sampaoli, passant après cette défaite d'un style très offensif à un style très en contrôle. C'est aussi ce qui s'est passé lors d'OM-Auxerre (1-3) pour Roberto De Zerbi. Un match qui a probablement changé le destin de l'équipe marseillaise cette saison.

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Le match où tout a basculé

"Moi, je viens de la rue, je dis les choses comme elles sont. Et si le problème, c'est moi, eh bien moi je suis prêt à partir. Je rends mon contrat, je pars sans l'argent, ça, je m'en fous. Aucun problème. Moi, je n'ai pas envie de faire des excuses, de raconter des bêtises. Moi, je suis là pour dire la vérité. C'est tout ce que je sais faire. En ce moment, on doit essayer de regrouper tous les ingrédients qui font un bon joueur de foot, pour l'instant on n'y arrive pas, mais je ne vais pas m'échapper." Et le technicien transalpin est passé des paroles aux actes. Fini le 4-2-3-1 avec quatre joueurs offensifs très hauts. Place au 3-4-3 tout en maîtrise avec le retour de Valentin Rongier et des inventions très bien senties (Rabiot très haut sur le terrain, Luis Henrique piston droit). Depuis le 8 novembre et ce match perdu contre Auxerre, les Marseillais n'ont perdu qu'un seul match, à Nice.

À cette occasion, fin janvier, comme à chaque fois qu'il sent qu'il faut sonner les cloches de ses joueurs, Roberto De Zerbi a fait référence en conférence de presse à la déconvenue contre l'AJA : "Je suis un peu déçu, navré. Quand on perd, on perd tous ensemble, moi le premier, on doit assumer nos responsabilités, j'assume la mienne. Ça peut arriver car on n'est pas invincibles, et on doit maintenant tourner la page et se relever comme on l'avait fait après la dernière défaite, contre Auxerre. On se relèvera encore." Oui, De Zerbi est parvenu à se réinventer, à s'adapter à une Ligue 1 très particulière, où les transitions sont reines, mais il l'a fait en gardant la volonté de pratiquer son football. Et ça commence vraiment à porter ses fruits.

L'exemple du pire pour aller chercher le meilleur

Ce match sert littéralement de pense-bête à un effectif qui avait pris très cher face à l'AJA. Ainsi, De Zerbi rappelle très souvent en conférence de presse l'importance de cet événement négatif dans la construction collective. Il l'avait fait au retour de la trêve hivernale, alors que l'OM allait recevoir Le Havre : "Je le dis et je le redirai, la clé pour moi est de se souvenir du match Marseille-Auxerre. Si on se souvient de nos matchs et qu'on repense à ce match, il n'y a pas de risque. Dans l'attitude, on n'a plus le droit de se tromper. On peut se rendre un match facile, mais au départ, il n'y en a pas. Il est très important ce match."

Mais l'évolution, la métamorphose de l'OM n'est pas seulement perçue à Marseille. C'est toute la Ligue 1 qui s'éveille, comme l'avait confié Eirik Horneland après la fessée de samedi dernier pour les Verts (5-1) : "La multiplication de leurs passes nous a rendu la tâche difficile, d'autant qu'ils prennent peu de risques en attaquant. Ils ont juste mis la corde autour de notre cou et ils ont insisté, insisté, insisté, et ils ont montré qu'ils étaient de loin la meilleure équipe ce soir." Avant de retrouver l'OM, qu'il n'a battu qu'une seule fois dans sa carrière d'entraîneur, lors du match aller, Christophe Pélissier fait aussi le constat de cette mue : "On avait fait un très gros match au Vélodrome. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Un adversaire qui est au niveau de Paris à l'heure actuelle à mes yeux. Le match aller a servi de détonateur pour eux." Une chose est certaine, l'angle du discours de motivation de Roberto De Zerbi ne sera pas difficile à trouver ces prochaines heures.