OM : Dedić a un coup à jouer dans le sprint final
À quelques journées de la fin du championnat, l’Olympique de Marseille entre dans une phase décisive où chaque détail peut faire la différence. Dans ce contexte tendu, un joueur jusque-là en retrait pourrait tirer son épingle du jeu : Amar Dedić. Le latéral bosnien, recruté l’hiver dernier, voit les planètes s’aligner pour espérer enfin s’imposer durablement dans le onze de Roberto De Zerbi.
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Titularisé contre Lens puis Paris, Dedić n’a pas totalement convaincu, mais il a montré quelques éléments intéressants. Surtout, il bénéficie aujourd’hui d’une situation favorable avec la baisse de régime visible de ses concurrents directs. À gauche, Quentin Merlin traverse une période difficile. L'ancien Nantais semble émoussé, peu inspiré offensivement et rarement tranchant dans ses duels. À droite, Luis Henrique, qui avait pourtant bien démarré sous les ordres de De Zerbi, ne parvient plus à répéter ses efforts ni à retrouver sa capacité d’élimination. Deux options qui peinent à convaincre, et qui ouvrent la porte à une montée en puissance de Dedić dans les dernières semaines de la saison. Le profil du Bosnien colle à ce que recherche De Zerbi : un joueur capable de créer des différences dans les petits espaces, d’attaquer les intervalles et de provoquer balle au pied. Même si techniquement, il reste encore perfectible — comme on l’a vu lors de son entrée en jeu face à Monaco — il apporte un vent de fraîcheur dans l’animation offensive. "J’ai vu qu’on était une des dernières équipes au niveau des dribbles. Ça n’a encore jamais été le cas avec les équipes que j’ai entraînées", avait d’ailleurs rappelé De Zerbi en conférence de presse, exprimant ainsi un manque que Dedić est potentiellement capable de combler.
Autre atout non négligeable : sa polyvalence. Le joueur de 22 ans a démontré sa capacité à évoluer aussi bien à droite qu’à gauche, ce qui est un argument de poids dans un système qui exige beaucoup de ses pistons. Cette capacité à s’adapter, ajoutée à un état d’esprit irréprochable depuis son arrivée, pourrait bien faire la différence dans une période où les exigences physiques et mentales sont décuplées. Reste un point fondamental : son adaptation. De Zerbi ne s’en cache pas, le joueur est encore en phase d’acclimatation. "Je m’attends à ce qu’il fasse ce qu’il a fait à Salzbourg. Il est important contre des blocs fermés, il a une vitesse et un changement de rythme importants. Il faut qu’il s’adapte, le championnat autrichien est différent. L’idée de jeu de Red Bull est différente de la mienne. Quand il sera à 100 %, ce sera un joueur important", a expliqué l’entraîneur italien. En Autriche, Dedić évoluait majoritairement dans un 4-4-2 en losange, très vertical, avec moins d’exigences dans la relance ou dans la lecture du jeu à la construction. À Marseille, les attentes sont différentes. Il doit assimiler de nouveaux automatismes, comprendre les circuits de passes du coach et se synchroniser avec des coéquipiers qui, eux aussi, apprennent encore les exigences de leur entraîneur.
Mais si le talent est bien là et que le contexte s’y prête, c’est bien maintenant que Dedić doit saisir sa chance. Dans une fin de saison où l’OM joue gros — une qualification européenne mais surtout l’espoir d’une place en Ligue des Champions — chaque joueur en forme peut faire basculer le destin d’un club. Et Dedić, avec ses qualités uniques dans cet effectif, a clairement un coup à jouer.