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Rothen : "De Zerbi botte un peu trop en touche sur la tactique !"

Rothen : "De Zerbi botte un peu trop en touche sur la tactique !"

Depuis plusieurs semaines, le vent tourne du mauvais côté pour l’Olympique de Marseille. En l’espace de cinq journées, les Marseillais ont concédé quatre défaites en Ligue 1. Le dernier revers, survenu samedi à Reims (3-1), a jeté une lumière crue sur les fragilités de l’équipe phocéenne. Loin d’être anodine, cette défaite est venue clore une série alarmante, marquée par sept buts encaissés en trois rencontres, un jeu de plus en plus prévisible et des joueurs semblant à court de solutions. Pour ne rien arranger, l’OM va devoir composer plusieurs semaines sans son capitaine Leonardo Balerdi, victime d’une entorse au genou.

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Face à cette spirale négative, Roberto De Zerbi a tenté un électrochoc. Dans la nuit suivant la défaite à Reims, le technicien italien a fait dormir tout son groupe à la Commanderie et a annulé les jours de repos initialement prévus. Une mesure forte, destinée à provoquer un rebond mental. Mais cette méthode ne convainc pas tout le monde. Loin s’en faut. Jérôme Rothen, ancien joueur et désormais consultant pour RMC, n’a pas mâché ses mots. Dans son émission Rothen s’enflamme, diffusée lundi, il s’est montré particulièrement critique envers De Zerbi, tant sur le fond que sur la forme. Selon lui, l'entraîneur marseillais ne doit pas se réfugier derrière le seul levier psychologique pour relancer son équipe.

"Quand la série de résultats n’est pas bonne, il n’y a pas que cette raison. Il y a eu l’élimination en Coupe de France contre Lille aux tirs au but, la défaite cata à Nice (2-0) avec un non-match… Il y aurait dû y avoir des interrogations de De Zerbi, mais il a continué à faire confiance à la même équipe, avec le même dispositif tactique. Mais quand tu connais les mêmes difficultés contre le même genre d’équipes, ce n’est pas que mental !"

Pour Rothen, le problème dépasse le simple ressort psychologique. Si les joueurs de l’OM apparaissent en panne d’envie ou en déficit de confiance, c’est avant tout parce que les réponses tactiques apportées ne sont pas à la hauteur. Et de prendre l’exemple du match contre Reims, où les Marseillais avaient pourtant bien démarré, avant de sombrer dans une forme de torpeur collective.

"Contre Reims, Marseille est dans le vrai au début du match, pendant 30 minutes. Ils ont le ballon, des situations pour marquer… Ce n’est pas un souci mental, c’est un problème de pied. Mais après, c’est tactique. Il y a une erreur de défense, tu ronronnes avec le ballon, tu te fais contrer… Tu dois dynamiser ton groupe, anticiper ! Si tu es payé aussi cher et que tu as une expérience et une aura, tu attends qu’il anticipe plutôt que de dire à chaque fois “mes joueurs ne font pas d’efforts”."

En creux, Rothen pointe un défaut d’adaptation, une forme d’entêtement de la part de De Zerbi. L’Italien, arrivé avec une réputation flatteuse après son passage remarqué à Brighton, semble parfois prisonnier de ses principes. Il persiste avec le même système, reconduit les mêmes joueurs, sans remettre en question ses choix, même lorsque ceux-ci semblent inefficaces. Ce manque d’ajustement, d’après le consultant, alimente les contre-performances en série et suscite une certaine lassitude au sein du vestiaire comme dans les tribunes.

Mais Rothen ne s’arrête pas là. Il remet également en question la méthode employée par l’entraîneur pour recadrer son groupe. Le fait de faire dormir les joueurs à la Commanderie et de supprimer les temps de repos a, selon lui, plus d’effet négatif que positif. Une décision qu’il juge contre-productive et révélatrice d’un malaise plus profond.

"Les punir à la Commanderie, ce n’est pas la solution ! Quand tu es joueur, tu sais que tu n’as pas été bon, mais tu n’attends pas que l’on te tape sur les doigts. Il y a une façon d’expliquer les choses. Il a eu cette recette sur certains matchs, mais il doit aussi l’apporter sur le plan tactique. Il balaie un peu trop en touche sur ces aspects-là."

Le message est clair : l’exigence, oui, mais encore faut-il qu’elle soit accompagnée d’une véritable stratégie. La fermeté ne suffit pas si elle n’est pas adossée à une réflexion tactique et à une remise en cause. Rothen ne remet pas en cause la légitimité de De Zerbi en tant qu’entraîneur, mais il l’appelle à s’élever à la hauteur des attentes que suscitent son salaire et sa renommée. Pour lui, le technicien italien se doit de faire preuve de plus de souplesse, d’anticipation et surtout de cohérence dans ses choix. C'était aussi ce qui était demandé sur le plateau du Talk Show, que vous pouvez retrouver en vidéo.

D’autant que la série négative actuelle ne survient pas dans un contexte neutre. L’OM lutte pour une place européenne, et chaque point perdu peut s’avérer décisif. Or, dans cette période cruciale, l’équipe donne l’impression d’avancer à l’aveugle. L’élan positif né en janvier s’est estompé, et les promesses du jeu de possession cher à De Zerbi semblent s’étioler face à la réalité du championnat français. À force de dominer stérilement, de ronronner autour de la surface adverse sans verticalité ni tranchant, l’OM s’expose aux contres, encaisse des buts évitables, et peine à réagir.

C’est aussi ce que Jérôme Rothen souligne, en s’appuyant sur les faits. L’OM, ces dernières semaines, a eu du mal contre les blocs compacts, face à des équipes comme Reims, Nice ou Lille, qui ont exploité les failles laissées par l’organisation olympienne. Trop peu de variété dans le jeu, un manque de percussion dans les couloirs, peu de profondeur… Autant de lacunes qui ne peuvent être imputées uniquement à l’état d’esprit des joueurs. Il s’agit bel et bien d’un problème structurel.

La solution, selon Rothen, ne réside donc pas dans la punition ou le recadrage autoritaire, mais bien dans l’analyse tactique et la capacité à faire évoluer le système. Il invite De Zerbi à sortir de son confort intellectuel, à bousculer ses certitudes et à ajuster son schéma aux réalités du terrain et aux profils de ses joueurs.

Le constat dressé par Rothen fait écho à celui de nombreux supporters marseillais. Ces derniers, après avoir été séduits par l’identité de jeu prônée par De Zerbi à son arrivée, commencent à douter. L’exigence de résultats immédiats à Marseille, l’instabilité structurelle du club et la pression populaire forment un contexte où le discours théorique ne suffit pas. Il faut des actes, des résultats, et des ajustements visibles.

Et c'est ce qui permet à Éric Di Meco, dans l’émission, de poser un argument contraire. On demande à De Zerbi de serrer la vis, c’est justement ce qu’il fait en zappant les jours de repos que ses joueurs avaient, pour qu’ils prennent plus conscience de ce qu’ils n’ont pas fait. Qu’aurait-on dit s’il avait laissé la situation en l’état ? C’est l’interrogation de l’ancien champion d’Europe marseillais.

Roberto De Zerbi, auréolé de son expérience anglaise et de son image d’innovateur, se trouve aujourd’hui à un carrefour. Soit il persiste dans une méthode qui montre ses limites, au risque de perdre son vestiaire et de voir la fin de saison lui échapper ; soit il opère un virage, revoit sa copie et adapte ses principes aux exigences du moment. L’autorité, pour être respectée, doit aussi savoir se remettre en question.