OM : tout ce que Longoria a dit lors de sa sortie sur Cadena Ser
Depuis son arrivée à la tête de l’Olympique de Marseille, Pablo Longoria s’est souvent distingué par sa capacité à mêler passion du jeu, vision stratégique et connaissance approfondie des rouages du football moderne. Mais ces derniers mois, la tension est montée d’un cran. Sa sortie polémique après une défaite contre Auxerre, où il avait dénoncé une corruption systémique dans le football français, lui a valu une suspension de 15 matchs. Si l'on en a beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé dans les médias français, cela avait forcément été moins relayé en Espagne. Mais cela avait tout de même eu un petit écho, et cette trêve internationale est l'occasion pour les journalistes de l'autre côté des Pyrénées de se pencher dessus. Pour cet entretien de Pablo Longoria avec la radio Cadena Ser, le président marseillais fait son introspection, analyse les dysfonctionnements d’un système qu’il juge frustrant et réaffirme sa foi dans le potentiel de la Ligue 1 et de son club.
azur casino 2 Prime – Vous cherchez un casino en ligne fiable qui propose des bonus généreux ? Vous vous demandez si Azur Casino 2 est à la hauteur des attentes en matière de
L’épisode d’Auxerre reste un tournant. Si Longoria assume sa responsabilité dans les propos qu’il a tenus, il confesse une profonde gêne rétrospective face à son propre comportement. Il ne se reconnaît pas dans cette image véhémente et juge qu’il a dépassé une ligne qu’il ne souhaitait pas franchir. Pourtant, cette réaction n’est pas survenue dans un vide émotionnel ou institutionnel : elle est le symptôme d’un climat tendu, alimenté par une série de décisions arbitraires et de signaux contradictoires venus des instances.
La désignation des arbitres est l’un des sujets les plus sensibles pour le président de l’OM. Il ne comprend toujours pas comment un arbitre ayant eu un différend récent avec son directeur sportif a pu être désigné pour diriger un match d’une telle importance. Cette désignation, couplée à la révélation d’un opérateur VAR clairement opposé à l’OM et supporter déclaré du Paris Saint-Germain, a accentué une impression de partialité et d’hostilité ambiante. Dans un tel contexte, Longoria dit avoir ressenti un profond malaise, celui d’un dirigeant ne se sentant pas en confiance dans les mécanismes censés garantir l’équité sportive.
Mais au-delà du cas particulier de ce match, c’est un malaise plus global qui transparaît. Longoria pointe du doigt un environnement footballistique français où la perte de confiance dans le système génère frustration et incompréhension. Pour lui, un championnat ne peut fonctionner pleinement que lorsque tous les acteurs ont foi dans les règles du jeu, dans leur application et dans les organes qui les garantissent. Or, à ses yeux, la France traverse une phase de crise institutionnelle, où les tensions sur les droits TV, les rivalités internes et les polémiques arbitrales desservent la lisibilité et l’attractivité du produit Ligue 1.
Ce constat amer ne l’empêche pourtant pas de défendre vigoureusement le niveau sportif de la Ligue 1. Contrairement à certaines voix critiques, Longoria estime que le championnat français a gagné en intensité et en compétitivité. Il regrette évidemment le départ de figures emblématiques comme Messi, Neymar ou Mbappé, mais il considère que ces absences ne doivent pas occulter la montée en puissance des clubs dans leur ensemble. La preuve en serait, selon lui, les bons résultats obtenus par les équipes françaises sur la scène européenne, capables désormais de rivaliser avec des adversaires mieux dotés financièrement.
Pour Longoria, ce paradoxe entre attractivité sportive et fragilité institutionnelle résume assez bien les défis que doit relever la Ligue 1. Le championnat propose un football ouvert, dynamique, avec un niveau d’engagement élevé qui surprend souvent les observateurs étrangers. Mais cette réalité de terrain est trop souvent éclipsée par un déficit d’image ou des crispations internes qui brouillent le message global.
Il souligne par ailleurs la modernité des infrastructures françaises, souvent sous-estimée par rapport à d’autres grandes nations du football. Pour lui, les stades en France sont d’un niveau bien supérieur à ceux que l’on retrouve en Italie ou même, dans certains cas, en Espagne. Cette qualité d’accueil et d’équipement devrait constituer un argument fort dans la stratégie de promotion du championnat à l’international, à condition que les acteurs du football français sachent mieux valoriser leurs atouts.
Malgré l’écart abyssal qui sépare son club du Paris Saint-Germain au classement, Longoria refuse de céder à la résignation. Il reconnaît évidemment la puissance économique hors normes du club de la capitale, mais il veut croire que cette domination peut être source de stimulation. Pour lui, l’existence d’un géant comme le PSG oblige les autres clubs à se réinventer, à trouver des solutions créatives pour exister, progresser et – pourquoi pas – les battre sur la durée. C’est dans cette logique qu’il inscrit le projet marseillais, fait de recrutement malin, de progression tactique et d’exigence quotidienne.
Cette ambition se manifeste aussi sur le marché des transferts. À ce titre, Longoria ne cache pas son intérêt pour des profils de renom comme Paul Pogba ou Aymeric Laporte. Concernant le milieu de terrain champion du monde, il reconnaît que des discussions ont eu lieu, que des échanges ont été engagés. Il en avait parlé au mois de décembre, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Mais la situation de Pogba, marquée par l’incertitude et les affaires judiciaires, n’a pas permis à ce jour d’aboutir à une conclusion. Reste que Longoria considère toujours le joueur comme un actif important du football européen et qu’il ne ferme pas la porte à une future opportunité, si les conditions deviennent favorables.
Le dossier Laporte, quant à lui, s’avère plus complexe sur le plan financier. Le défenseur central évolue aujourd’hui en Arabie saoudite, où il perçoit un salaire estimé à plus de 20 millions d’euros annuels. Une telle rémunération rend son recrutement hors de portée pour l’OM dans l’état actuel de ses finances, même si le profil du joueur correspond parfaitement aux besoins du club. Là encore, Longoria reste à l’écoute du marché, prêt à bondir si une fenêtre réaliste devait s’ouvrir.
Ces ambitions de recrutement témoignent d’une volonté de hisser le projet marseillais à un niveau supérieur. Pour Longoria, il ne s’agit pas simplement d’animer les mercatos ou de faire parler le club dans la presse. L’objectif est de construire une équipe capable de rivaliser dans la durée avec les meilleurs, en France comme en Europe. Cela passe par une gestion rigoureuse, un réseau d’observation performant, mais aussi par la capacité à attirer des talents confirmés pour encadrer une génération montante.
Dans ce projet, le rôle du président ne se limite pas à signer des contrats ou à gérer des budgets. Longoria se voit avant tout comme un bâtisseur, impliqué au quotidien, soucieux du moindre détail. Sa proximité avec les joueurs, les entraîneurs et les membres du staff témoigne de cette approche intégrée. Il veut que chaque composante du club se sente concernée par la trajectoire globale et que l’OM soit perçu comme une institution cohérente, ambitieuse, mais respectueuse de son identité.
C’est aussi pour cela que les attaques sur l’impartialité du système l’ont autant touché. Car elles vont au-delà d’un simple coup de colère : elles traduisent une inquiétude plus profonde sur la direction que prend le football français. Dans un contexte où les tensions autour des droits TV perturbent le paysage économique et où certaines décisions arbitrales suscitent la controverse, il appelle à une forme de sursaut collectif. Pour lui, il est indispensable de restaurer un climat de confiance, sans lequel aucun projet sportif, aussi bien conçu soit-il, ne peut prospérer.
Longoria se veut donc à la fois critique et constructif. S’il ne minimise pas les problèmes, il continue de croire que des solutions existent. La Ligue 1 a des atouts. Elle est plus compétitive qu’on ne le pense. Elle est portée par des clubs qui travaillent bien, par des joueurs talentueux et des entraîneurs innovants. Ce potentiel doit être mieux valorisé, mieux défendu, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Hexagone.
Dans cette quête, il estime que l’Olympique de Marseille a un rôle particulier à jouer. Club populaire, passionné, exigeant, l’OM peut devenir un modèle alternatif à la domination du PSG, à condition de garder le cap. Cela suppose de la stabilité, une vision claire, et la capacité à résister aux vents contraires. À ses yeux, les erreurs font partie du parcours, mais elles ne doivent pas remettre en cause l’ambition ni la détermination.
Ainsi, même s’il a commis un faux pas, même si ses propos lui ont valu une sanction lourde, Longoria reste convaincu que la ligne directrice qu’il suit est la bonne. Il veut un football plus équitable, plus lisible, mais aussi plus exigeant. Il veut un OM conquérant, structuré, respecté. Et il veut, à terme, que la Ligue 1 ne soit plus vue comme un championnat de passage ou de repli, mais comme une destination crédible pour les plus grands joueurs.
C’est sur cette base qu’il construit l’avenir du club, entre lucidité sur les difficultés présentes et espoir d’un renouveau collectif. Une posture complexe, parfois inconfortable, mais qui dit beaucoup sur l’homme et sur sa vision du football.