Pablo Longoria fait le point sur le mercato et la gouvernance de l'OM

Invité de l’After Foot sur RMC Sport, Pablo Longoria s’est exprimé sur de nombreux sujets liés à l’actualité de l’OM. Entre le mercato, les défis liés à la gouvernance du football français et la question de la compétitivité face au PSG, le président marseillais a livré une analyse détaillée et sans langue de bois. Voici les points essentiels de son intervention.

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Un mercato hivernal mouvementé

Si le marché des transferts hivernal est souvent compliqué, l’OM a tout de même été actif, cherchant à renforcer l’équipe tout en gérant certains départs. Le transfert d’Ismaël Benacer a été finalisé dans les dernières heures, tandis qu’Ismaël Koné a pris la direction de Rennes pour un montant de 1 million d’euros assorti d’une option d’achat de 14 millions. Par ailleurs, Luis Felipe a été recruté pour compenser le départ prévu de Lilian Brassier, une nécessité pour conserver un effectif équilibré. Longoria a insisté sur la volonté de toujours offrir au coach Roberto De Zerbi un effectif le plus compétitif possible.

Toutefois, la stratégie de recrutement ne se limite pas aux besoins immédiats. Il s’agit aussi d’une anticipation en vue de la Ligue des Champions, une compétition que l’OM devrait retrouver la saison prochaine si l’équipe maintient son rythme actuel en championnat. Le président marseillais a également évoqué la difficulté d’identifier les joueurs capables de s’adapter à l’environnement exigeant du Vélodrome, citant les échecs récents de certains recrues comme Brassier ou Wahi, qui n’ont pas su répondre aux attentes.

Le dossier Pogba et les ambitions futures

Interrogé sur Paul Pogba, Longoria a reconnu avoir un grand respect pour le joueur, qu’il a côtoyé à la Juventus. Toutefois, il a précisé que les circonstances économiques et sportives ne permettaient pas d’envisager son arrivée cet hiver. Sans fermer totalement la porte, il a expliqué que l’OM privilégie la stabilité et ne veut pas bouleverser un effectif en pleine progression.

Concernant l’avenir du club, Longoria a réaffirmé son attachement à une vision de long terme avec un effectif solide et un projet stable. La présence de Fabrizio Ravanelli et Mehdi Benatia dans la direction du club a permis d’apporter plus de sérénité et de structuration à l’OM, deux éléments indispensables pour rivaliser avec les meilleurs clubs européens.

Gouvernance du football français : des réformes nécessaires

Le président marseillais a longuement évoqué les défis structurels du football français, notamment les inégalités de répartition des droits TV et l’influence du PSG sur la Ligue 1. Il a reconnu que le deal avec CVC Capital Partners, bien qu’ayant apporté des fonds aux clubs, n’a pas été équitablement réparti, l’OM et d’autres clubs recevant moins que le PSG. Il a également critiqué la manière dont la Ligue est gouvernée, plaidant pour une réforme de sa structure et une plus grande transparence.

Selon Longoria, la Ligue 1 souffre d’un manque de valorisation de son produit, en partie à cause de la gouvernance actuelle. Il a notamment mis en avant l’échec des négociations des droits TV et la faiblesse de la promotion du championnat. Il milite pour une meilleure mise en avant du spectacle et des joueurs, à l’image de ce qui se fait en Espagne ou en Angleterre, et estime que les clubs doivent s’ouvrir davantage aux médias pour rendre le produit plus attractif.

L’arbitrage et la gestion des polémiques

L’OM s’est montré très critique vis-à-vis de l’arbitrage cette saison, estimant être régulièrement désavantagé. Longoria a tenu à clarifier sa position : il ne parle pas de complot, mais considère que le manque de cohérence des décisions pose problème. Il a comparé avec l’Espagne, où les fautes sont sifflées de manière plus uniforme d’un match à l’autre, tandis qu’en France, l’interprétation des arbitres varie considérablement.

Sur le cas de Mehdi Benatia, suspendu trois mois, Longoria a dénoncé un traitement inéquitable par rapport à d’autres dirigeants. Il a également regretté l’absence d’une commission unique pour juger les cas disciplinaires, estimant que les clubs professionnels devraient être traités de manière plus cohérente.

Vers une transformation du football français ?

En conclusion, Longoria a insisté sur la nécessité d’une évolution du football français, notamment à travers une meilleure régulation de la multipropriété et un contrôle financier plus strict. Il participera le 27 février à un sommet européen du football organisé par le Financial Times, où il abordera la problématique de la disparité entre les revenus des compétitions européennes et ceux des championnats nationaux.

L’OM se trouve aujourd’hui à un tournant stratégique, avec un effectif prometteur, une direction plus stable et un président déterminé à faire bouger les lignes dans le football français. Mais pour espérer rivaliser un jour avec le PSG, le club devra non seulement progresser sur le terrain, mais aussi peser davantage dans les décisions qui façonnent l’avenir du championnat.

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