OM : Antonetti, l’arbitre du paradoxe

Frédéric Antonetti a encore frappé. Grand penseur du football français et défenseur autoproclamé de la morale sportive, le technicien corse s’est distingué par une magnifique démonstration de cohérence en l’espace d’une semaine.

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Il y a quelques jours, sur le plateau de Canal+, il s’érigeait en procureur de la République contre Pablo Longoria, l’accusant d’être un dirigeant indigne de l’Olympique de Marseille. " Si Longoria s’en va du football français, moi, je ne vais pas pleurer ", lâchait-il, le cœur lourd d’émotion. Marseille, disait-il, mérite mieux. Un plaidoyer vibrant, empreint d’une impartialité irréprochable, comme toujours.

Et puis, retournement de situation. Une semaine plus tard, voici Antonetti dans un tout autre rôle, celui du psychologue compatissant, trouvant des circonstances atténuantes à Paulo Fonseca, coupable d’un pétage de plomb en règle contre Benoît Millot. " Quand le travail d’une semaine peut être détruit en une seconde, ça peut exploser ", tente-t-il d’expliquer, dans un éclair de lucidité que seuls les plus grands peuvent comprendre.

Alors résumons : Longoria qui dénonce l’arbitrage, c’est une honte absolue, un crime contre l’esprit du football. En revanche, Fonseca qui s’emporte contre un arbitre, c’est une réaction humaine et compréhensible. Il fallait y penser.

Avec une telle capacité à souffler le chaud et le froid, on comprend mieux pourquoi Antonetti est plus souvent sur les plateaux télé que sur un banc de touche. Et si Marseille " mérite mieux ", peut-être que le football français mérite, lui aussi, des analyses un peu plus… cohérentes.