OM : quand De Zerbi fait passer un message à certains de ses joueurs…

Un coach sait faire passer les messages qu'il veut en conférence de presse. Quand, ce vendredi, Roberto De Zerbi est questionné sur l'arbitrage, il s'y attendait et avait préparé sa comparaison. Une référence à l'Ukraine et Donald Trump, ce n'est pas pour provoquer encore plus les arbitres français, déjà meurtris dans leur chair par l'énervement assourdissant d'un homme pendant vingt longues minutes qui a mis à mal une famille qu'ils aiment tant. Non. L'ancien entraîneur du Shakhtar veut juste faire référence au contexte politique actuel et s'indigner des manières du nouveau président des États-Unis. Habile.

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Aussi, alors que l'exercice de la conférence de presse touchait à sa fin, une question sur la saison prochaine pointe le bout de son nez. Quel schéma voudra-t-il mettre en place la saison prochaine alors qu'il a trouvé le 5-2-3 pour cette saison, et confirmé quelques minutes auparavant que cela restera le système jusqu'à la fin de cet exercice ? Il aurait pu expédier la demande en un claquement de doigts, non sans ironie, car se projeter six mois plus tard dans un club où Pablo Longoria et Mehdi Benatia sont aux manettes, c'est bien présomptueux. Mais alors qu'il écoutait la traduction de la question, son œil s'est mis à briller, comme s'il voyait là une opportunité de faire passer un autre message. Et il est directement parti dessus :

"C'est une question pertinente, car au niveau des latéraux, nous avons Luis Henrique d'un côté et, de l'autre côté, Merlin, Dedic, Ulisses Garcia ou Lirola. Contre des équipes comme Auxerre, qui jouent de manière très compacte, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir des joueurs capables de passer leur adversaire en un contre un sur les ailes. Ce qui compte, ce sont les principes de mes équipes, notamment de faire circuler le ballon vers l'extérieur, sur les couloirs. Ici, nous avons dû changer par nécessité. Selon moi, Rabiot s'exprime mieux lorsqu'il évolue un peu plus haut sur le terrain. Højbjerg est un milieu défensif qui a besoin d'être épaulé par un joueur avec les caractéristiques de Rongier ou de Bennacer. De plus, Greenwood défend peu sur le couloir, et s'il est trop éloigné des buts, il devient moins efficace et moins dangereux. C'est pourquoi ce système actuel est, à mon avis, le mieux adapté à ce groupe de joueurs. Pour la saison prochaine, nous verrons. J'aimerais bien sûr avoir toujours la possibilité de jouer avec des latéraux capables de faire des différences en un contre un."

Tout est intéressant dans cette réponse. Déjà, sa propre idée de la hiérarchie. Si Luis Henrique lui donne satisfaction dans cette position, ils sont quatre pour faire l'affaire de l'autre côté, preuve que ce n'est pas encore ça. Mais surtout, sa demande offensive, avec le ballon, pour les latéraux n'est pas la même à quatre ou à cinq. Ce n'est pas juste une histoire de "monter plus". Et cela confirme que les latéraux que veut RDZ, ce qu'Estupiñán pouvait faire par exemple avec Brighton en Premier League, il ne l'a pas avec Quentin Merlin. C'est pour ça qu'il le faisait rentrer dans le cœur du jeu, en pré-saison, quand il était encore question de 4-2-3-1.

Son constat sur Rabiot, sur Greenwood, n'est pas nouveau et il l'avait déjà fait après 10-11 matchs. Preuve qu'il est de la catégorie des entraîneurs qui savent s'adapter, et en un temps record, car le transfuge de la Juventus ne débarque qu'à la fin du mois de septembre. La saison prochaine est encore loin. Rabiot et Greenwood, justement, ne sont pas à l'abri d'une belle offre d'une grosse écurie européenne. Dans ces cas-là, il faudra encore s'adapter, ce qui est finalement le lot de toutes les équipes de foot. Il suffit de regarder la saison de Manchester City, qui se croyait au-dessus de ce précepte, pour s'en convaincre.

Mais si jamais De Zerbi a le luxe de choisir, il choisirait d'autres profils, pour faire évoluer son style de jeu. Ce n'est pas un coup de pression, mais ses dirigeants ont saisi le message. Les joueurs concernés aussi. À eux de se rendre indispensables.