OM : Gagner, c’est bien, mais gagner en s’amusant, c’est mieux ?

L’OM a remporté son neuvième match à l’extérieur en s’imposant 2-0 à Angers. Une victoire nette, une de plus, face à une équipe angevine qui n’avait qu’un plan : jouer regroupée derrière et tenter de piquer en contre. Pas de quoi faire tomber les Marseillais dans le piège. L’équipe de Roberto De Zerbi a fait ce qu’elle sait faire : prendre le ballon, le faire tourner, attendre l’ouverture et frapper quand l’adversaire laisse un espace. Ou même, pour une fois, débloquer le match sur un coup de pied arrêté. Simple, efficace. Et pourtant, il y en a encore pour se plaindre.

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Le syndrome Bielsa

Dans les travées du stade et sur les réseaux, ça râle. "C’est trop lent", "Y’a pas d’intensité", "On s’ennuie". Certains regardent l’OM actuel et repensent avec nostalgie aux années Bielsa. Ah, cette époque où l’OM attaquait à tout va, où le spectacle était garanti… mais où ça finissait parfois par des défaites rocambolesques quand ça ne tournait pas en notre faveur (2-3 contre Caen, 3-5 contre Lorient).

On peut comprendre l’amour du jeu offensif, mais il y a un moment où il faut choisir : gagner régulièrement ou jouer le feu d’artifice en prenant le risque de se brûler ? L’OM de De Zerbi est une équipe bien en place, qui contrôle son sujet, qui concède peu et qui empile les victoires. À l’extérieur, c’est déjà neuf succès sur onze possibles cette saison en championnat. Neuf. Mais apparemment, ce n’est pas assez, ou du moins, pas assez bien.

Et pour un grand match, on a tendance à dire qu'il faut être deux. Eh bien, c'est vrai ! D'ailleurs, Lyon a joué au foot au Vélodrome, Lille a joué deux fois, même Strasbourg. Comme par hasard, les matchs ont tous été plus spectaculaires.

Le cas Nice : faut-il tout gagner ?

Autre sujet d’agacement, certains regrettent la défaite à Nice, comme si l’OM était censé tout gagner, tout le temps. Rappelons que Nice est invaincu chez lui. Que dès les premières minutes, Brassier a offert un but aux Niçois, compliquant encore un peu plus la tâche. Mais non, pour certains, c’est une contre-performance, un drame, une tache indélébile sur la saison.

Dans l'envie, surtout, l'OM est passé à côté contre les Aiglons, c'est vrai. Mais qui ne se manque jamais ? Le Barça a perdu dernièrement contre Leganés et Las Palmas. Le Bayern contre Mayence. Liverpool vient de se faire sortir en Coupe par le dernier de D2 anglaise ! Il faudrait peut-être revenir à un peu de lucidité. Ce championnat est dur. L’OM est bien placé, il gagne presque tous ses matchs à l’extérieur, il est organisé, il ne prend pas l’eau à chaque contre adverse. Ça change de certaines époques, et c’est plutôt une bonne nouvelle.

Pierre-Emile Hojbjerg, une des pièces maîtresses du jeu de position de Roberto De Zerbi

Un peu de sérieux…

Bien sûr, on peut préférer un OM flamboyant, qui se rue à l’attaque, qui joue avec le feu. Mais ce genre d’équipe finit souvent par exploser en vol. Aujourd’hui, l’OM est une machine bien huilée, qui gagne régulièrement. Ce n’est peut-être pas du spectacle tous les week-ends, mais c’est efficace.

Alors oui, tout le monde a le droit d’avoir un avis sur le jeu de l’équipe. Mais à un moment, il faut être sérieux. L’OM gagne. Souvent. À l’extérieur, presque tout le temps. C’est ça qui compte. Parce que les souvenirs de spectacle, c’est bien, mais les trophées, c’est mieux. Et ne serait-ce pas à ce prix-là que l'OM pourra espérer en gagner à l'avenir ?