OM : La manière est-elle toujours aussi importante ?

Au cœur du sprint final, alors que chaque point peut faire basculer la saison d’un côté ou de l’autre, la question revient avec insistance : la manière a-t-elle encore une réelle importance ? Pour beaucoup, seul le résultat compte désormais. Et à l’Olympique de Marseille, ce pragmatisme commence à faire son chemin. Pourtant, Roberto De Zerbi n’en démord pas. L’Italien est venu à Marseille pour y poser sa philosophie, pas pour la travestir à la première bourrasque. Sa volonté de maîtriser le jeu, même quand elle agace ou semble laborieuse, reste son fil rouge.

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Mais l’OM peut-il atteindre ses objectifs sans renier son projet de jeu ? C’est tout l’enjeu de cette fin de saison. De Zerbi a besoin de points, oui, mais pas au prix d’une perte de repères collectifs. Car si l’équipe semble parfois en difficulté dans l’animation offensive, elle a aussi montré, cette saison, des séquences abouties et cohérentes. Il suffit de se replonger dans la démonstration face à Lyon au Vélodrome, dans la solidité et la maîtrise affichées sur la double confrontation contre Lille, ou encore dans la première période convaincante contre Lens. Même à Saint-Étienne, les Marseillais avaient imposé leur tempo et leur style.

Alors que l’équipe est actuellement en retrait médiatique, loin de la pression de la cité phocéenne, ce moment de calme peut devenir un atout. C’est le temps idéal pour De Zerbi de réaffirmer ses ambitions de jeu, de rappeler les fondations construites au fil des mois. Oui, il y a eu des hauts et des bas. Oui, tout n’est pas encore parfaitement huilé. Mais il y a aussi des certitudes. Une progression dans la relance courte, une meilleure coordination entre les lignes, et surtout une capacité retrouvée à faire mal dans les bons temps de possession.

Les motifs d’espoir sont là. Mason Greenwood commence à retrouver son niveau du début de saison, Gouiri va enchaîner les titularisations et monter en puissance, et Jonathan Rowe, souvent oublié, a rappelé récemment qu’il pouvait peser dans ce sprint final. Ces profils offensifs, bien utilisés dans un cadre de jeu clair, peuvent faire la différence. Ce n’est donc pas en rompant avec l’identité voulue par son entraîneur que l’OM maximisera ses chances de succès, mais bien en s’appuyant sur ce qui a déjà fonctionné, en corrigeant ce qui doit l’être.

De Zerbi joue peut-être plus que sa place dans ces dernières semaines : il joue la légitimité de son projet. S’il obtient des résultats tout en restant fidèle à son idée du football, alors l’OM pourra rêver plus grand. Sinon, il devra convaincre que cette manière de faire peut malgré tout porter ses fruits à moyen terme. Mais une chose est sûre : la manière, même dans l’urgence, n’est pas un luxe. Elle est un cap.