Mercato OM : Inter Milan, Bayern Munich… qu'en est-il vraiment pour Luis Henrique ?
Longtemps considéré comme un espoir sans lendemain, Luis Henrique a su inverser la tendance cette saison sous les ordres de Roberto De Zerbi. Et voilà qu’à l’approche du sprint final, il figure désormais dans les petits papiers de plusieurs grosses cylindrées européennes. Pas un jour ne passe sans qu'un nouveau gros nom apparaisse. Mais qu'en est-il vraiment ?
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Ce mercredi, dans les tribunes du stade Giuseppe-Meazza, Mehdi Benatia n’était pas qu’un simple spectateur de ce Milan AC–Inter en coupe. L’ancien défenseur central, aujourd’hui conseiller stratégique de Pablo Longoria, était bien là pour discuter de plusieurs dossiers en lien avec le mercato estival. Parmi ceux-ci, le cas de Luis Henrique figurait en bonne place. Car l’intérêt de l’Inter pour le Brésilien est réel. Inzaghi, toujours prompt à faire progresser ses pistons, verrait d’un bon œil l’arrivée d’un joueur capable d'évoluer à droite comme à gauche, capable d’occuper le couloir avec discipline, sans rechigner à l’effort. À l’Inter, ce genre de profil a toujours eu sa place, et les dirigeants milanais n’ont jamais hésité à faire confiance à des joueurs qui s'affirment en Ligue 1. On se souvient des transferts de Maicon, après deux saisons à Monaco, ou encore… Geoffrey Kondogbia, actuellement à l'OM mais qui avait aussi emprunté la voie Monaco–Inter.
L’Inter n’est toutefois pas seule sur le coup. Le Bayern Munich, lui aussi en quête de renouveau sous la houlette de Vincent Kompany, a également coché le nom de Luis Henrique. Une idée qui n’est pas sortie de nulle part : l’ailier devenu piston avait effectué un essai en Bavière alors qu’il n’était encore qu’un adolescent prometteur au Brésil. Une trace est restée dans les bases de données du club, et son évolution à Marseille n’a pas échappé aux recruteurs munichois. Les relations entre les deux clubs sont bonnes, et même renforcées depuis la prise de fonction de Benatia, qui a joué deux saisons en Bavière.
Mais le projet allemand semble plus exigeant, et un cran plus haut. Kompany attend de ses excentrés un engagement total, à l’image de ce que fournissent des joueurs comme Leroy Sané, Kingsley Coman ou Serge Gnabry, qui ferraillent pour se faire une place aux côtés de Jamal Musiala ou Michael Olise. Dans ce contexte, Luis Henrique pourrait-il suivre le rythme ? À Marseille, son engagement a parfois été pointé du doigt ces dernières semaines. Il n’a pas toujours répondu présent sur les replis défensifs et a peiné dans certains matchs où l’intensité était au rendez-vous. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer qu’il puisse déjà concurrencer les standards athlétiques imposés par le Bayern.
Pour autant, Luis Henrique coche de nombreuses cases. Il est jeune (23 ans), malléable, discipliné tactiquement, et surtout, son statut n’en fait pas un danger potentiel pour l’équilibre d’un vestiaire. Ni en termes de hiérarchie, ni au niveau salarial. À ce titre, il incarne parfaitement ce que recherchent certains grands clubs lorsqu’ils misent sur des éléments à fort potentiel : un joueur encore "en chantier", mais sans grandes exigences à court terme.
Pour l’OM, c’est aussi une formidable opportunité de faire une belle vente. Une opération qui pourrait rappeler celle de Zambo Anguissa à Fulham en 2018. Un transfert à 25 millions d’euros, dont peu imaginaient qu’il serait réalisable quelques mois auparavant. Luis Henrique n’a pas encore atteint ce niveau de reconnaissance, mais le contexte européen favorable aux pistons, ajouté à sa polyvalence, peut faire grimper les enchères.
Conscients de cet enjeu, les dirigeants olympiens ne s’interdisent pas de faire jouer la concurrence. L’intérêt de clubs anglais est savamment distillé dans les médias. Une stratégie bien connue, souvent utilisée à l’encontre de l’OM, mais que les Marseillais ont désormais intégrée dans leur propre méthode de négociation.
Autre club évoqué : le Bayer Leverkusen. Le champion d’Allemagne sortant a fait des pistons un élément central de son système sous Xabi Alonso, avec un tandem Grimaldo–Frimpong parmi les plus performants du continent. Toutefois, l’avenir du technicien espagnol semble désormais scellé, et une révolution tactique pourrait accompagner son départ. Dans ce contexte, difficile de savoir si Luis Henrique correspondra encore aux besoins du Bayer.
Mais cela pose bien la place du joueur passé par Botafogo sur ce mercato : un prospect qui a moins prouvé que ces internationaux espagnol et hollandais, mais un joueur bien plus abordable, que ce soit en salaire et en transfert. Sans pour autant dire que l'OM ne peut pas s'y retrouver.
Il reste à l’OM sept matchs de championnat pour espérer accrocher une place européenne. Sept rendez-vous où Luis Henrique pourrait avoir un rôle à jouer. À condition de rester concentré sur le présent. Car l’enjeu du mercato ne doit pas phagocyter sa fin de saison. Le risque, pour l’OM, serait de voir son joueur se préserver, inconsciemment ou non, pour éviter la blessure qui ruinerait ses chances de départ. L’état d’esprit du Brésilien sera donc scruté de près. Et son rendement sur le terrain, un indicateur précieux pour les clubs qui l’observent.