OM : Dugarry et Di Meco pas d'accord sur le stage en Italie

À partir de ce mardi, les joueurs de l’Olympique de Marseille quitteront leur base de la Commanderie pour une mise au vert prolongée… en Italie. Une initiative directement impulsée par Roberto De Zerbi, l'entraîneur olympien, qui souhaite isoler son groupe avant les quatre dernières journées de Ligue 1, décisives dans la course à la qualification directe pour la prochaine Ligue des champions.

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Le lieu exact du rassemblement n’a pas encore été communiqué, mais cela devrait être un site proche de Rome. Les Marseillais devraient y alterner entraînements intensifs et retours ponctuels en France pour disputer leurs rencontres de championnat. L’objectif affiché ? Créer un électrochoc, renforcer les liens d’un collectif en quête de stabilité, et s’extirper du climat parfois tendu de la Commanderie.

Cette décision, loin d’être banale, fait forcément parler. Dans l’émission Rothen s’enflamme sur RMC, Christophe Dugarry a fait part de son scepticisme : "Ce qui me choque un peu, c’est qu’une nouvelle fois à l’OM, on tape sur le mental des joueurs. Et on a l’impression que le seul problème, ce sont des joueurs qui sont des gamins, incapables de se concentrer, d’être solidaires ou de passer du temps ensemble. Ça montre aussi une forme de fébrilité quand même. Ils sont sur plusieurs défaites d’affilée, je pense qu’ils doutent et qu’ils ont peur d’échouer. Ce n’est pas facile d’être dirigeant, entraîneur ou joueur de l’OM".

Lui aussi invité à réagir à cette annonce, Éric Di Meco a adopté un point de vue plus nuancé. L’ancien défenseur marseillais, champion d’Europe 1993, estime que tout dépendra de la manière dont cette mise au vert est perçue en interne : "Il ne faut pas que les joueurs le prennent comme une sanction, parce que ça peut être mal accepté et contre-productif. Là, j’ai l’impression que le message, c’est : ‘Les gars, on a trois semaines pour sauver notre saison et rendre notre saison très bonne. Ne gâchons pas ça’. Parce qu’on les connaît, les tentations qu’il y a dans le Sud dès qu’il commence à faire beau… Après, s’ils partent en Italie parce qu’être à la Commanderie, c’est malsain, là je ne comprendrai plus. Parce que s’il y a des gens qui tirent contre le club, c’est facile, c’est au revoir monsieur."

Pour Di Meco, il ne faut pas forcément voir dans ce choix un aveu de faiblesse, mais plutôt un levier pour mobiliser le groupe à un moment clé. Il se remémore d’ailleurs des expériences similaires vécues durant sa carrière à l’OM : "Moi, ça ne me dérangeait pas de le faire. De temps en temps, tu pars, tu changes ta routine et tu essaies d’être performant. Quand on partait une semaine, ça sanctifiait un peu le match. Tu sentais que ce n’était pas une période ou un match comme un autre. Tu bouffais bien, tu dormais mieux. Ce n’est pas pareil. Ça permet de mettre toutes les chances de ton côté, physiquement et mentalement, pour ne pas t’éparpiller et ne pas rater ton objectif". 

Dans les faits, un point d’étape est prévu après le déplacement à Lille, afin d’évaluer les effets concrets de cette mise au vert. En fonction des sensations du groupe et des résultats obtenus, le staff décidera de poursuivre ou non ce dispositif jusqu’à la fin du championnat. Sur le plateau du Talk Show, que vous pouvez retrouver en vidéo, Romain Canuti saluait l'initiative : "Ce qui me plaît, c'est qu'on donne les moyens à De Zerbi d'aller au bout de ses idées. Depuis quelque temps, il répète que le problème de cette équipe n'est pas tactique mais mental. C'est donc pour travailler sur cet aspect-là qu'ils partent, et qu'ils n'attendent pas les bras croisés un miracle pour sauver la fin de saison. Si ça marche, il aura les lauriers qu'il mérite d'avoir su prendre cette décision de manager au bon moment. Si l'OM n'atteint pas ses objectifs, on dira qu'on lui a pourtant tout mis à disposition pour y arriver…"