OM : De Zerbi, le moment de vérité !

Roberto De Zerbi le répète à qui veut bien l'entendre : il est venu à Marseille pour un projet à long terme et il veut vivre la Ligue des champions dans le stade Vélodrome. Fort d'un contrat signé de trois ans et de ses nombreuses déclarations pleines de fidélité, le coach italien doit néanmoins valider sa première mission, pour voir plus loin en toute sérénité.

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Un OM en plein doute

Dans une saison sans Ligue des champions, avec un effectif remodelé en fonction des goûts du technicien transalpin et rempli de fortes têtes, l'objectif était clair : retourner dès la saison prochaine en Ligue des champions. Et cette saison, l'OM a fait globalement le travail, caracolant à la deuxième place pendant de très nombreuses journées. Mais depuis le début de la phase retour, la machine s'est grippée. Six défaites en douze matchs, dont quatre de rang à l'extérieur. Des joueurs à côté de leurs pompes qui décrochent à la moindre anicroche. Il n'en fallait pas plus pour faire vaciller l'Olympique de Marseille, qui est désormais en plein doute.

De Zerbi prêt à s'entêter ?

Face à la tempête du mois d'octobre, Roberto De Zerbi avait su corriger le tir en mettant de côté son 4-2-3-1 traditionnel pour un 3-4-3 très adapté à la Ligue 1, avec un goût prononcé pour la conservation du ballon à outrance. Après deux mois de nette réussite, le système s'est étiolé et les coachs français, des meilleurs aux moins bons, ont rapidement compris comment faire déjouer cette formation finalement très stéréotypée si l'on excepte le rôle atypique accordé à Amir Murillo. Amputé de son meilleur défenseur, Leonardo Balerdi, Roberto De Zerbi choisira-t-il de se réinventer dans ce sprint final ou insistera-t-il sur ce qu'il pense pouvoir fonctionner dans les cinq derniers matchs à jouer ?

Place à la méthode Coué

La tendance semble se diriger vers l'entêtement. Si le terme est péjoratif, peut-être aura-t-il raison au terme de la saison. C'est en tout cas lui qui a les clés et c'est à lui de faire avancer le bateau dans la bonne direction. Voir échouer l'embarcation en barrages de Ligue des champions (4e place), en Europa League (5e et 6e places) ou pire, en Conférence League, ne serait à ce jour pas acceptable. Pas après ce qui a été réalisé cette saison, notamment lors de la phase aller. Roberto De Zerbi a choisi d'agiter la carotte, après avoir utilisé le bâton il y a quelques jours. Place à la méthode Coué, à l'issue de la débâcle monégasque. Le coach s'appuie notamment sur le premier acte de ses joueurs : "Quand je dois dire quelque chose, je le dis, fortement. Je ne dois pas ne rien dire, nous devons rester unis. Je suis optimiste. Je suis désolé pour les joueurs, car je sais comment ils avaient préparé cette partie. Je suis désolé pour toutes les personnes qui sont venues de Marseille. Mais je suis optimiste aujourd'hui, beaucoup plus que lors de certaines victoires."

Osera-t-il faire des choix forts ?

Outre les options tactiques, de système et de style de jeu, l'ancien entraîneur de Brighton devra aussi faire les bons choix. Certains de ses joueurs ne semblent plus motivés, certains autres, pourtant annoncés comme des leaders, piquent clairement du nez ou ne sont jamais parvenus à afficher un niveau de forme suffisant. L'identité de ces quatre ou cinq éléments, tout le monde la connaît et l'Italien voit aussi les matchs de Greenwood, Henrique, Kondogbia ou Bennacer, pour ne citer qu'eux. Osera-t-il se passer de certains de ses joueurs pour bien terminer son sprint ? Ses capacités de management seront aussi scrutées. Mais s'il veut passer un été en paix, Roberto De Zerbi doit finir en beauté, pour ne pas tout gâcher. Sinon, le débat sur son avenir s'imposera très rapidement. En espérant ne pas voir toutes les promesses de progrès s'envoler à cause de cinq derniers matchs mal négociés…