Angers-OM : "À domicile, on va tenter d’imposer notre jeu face à Marseille"
Avant d’aborder la rencontre de ce dimanche, revenons sur le match aller. Considérez-vous que cette rencontre au Vélodrome a été un tournant dans votre saison ? Après ce match, vous avez enchaîné un nul contre Toulouse, suivi de deux victoires face à Saint-Étienne et à Monaco.
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Haris Belkebla : "Ce match a été l'un de nos points de référence. On a montré beaucoup de solidarité et un état d’esprit irréprochable, en plus de la physionomie particulière de la rencontre. On prend un carton rouge, puis Marseille aussi. Ça nous a soudés et permis de réaliser une grosse performance. Peu d’équipes réussissent un tel résultat au Vélodrome, donc forcément, ça nous a donné confiance. On peut dire que oui, ça a été un déclic."
Tu avais été titulaire ce soir-là. Défensivement, vous avez concédé très peu d’occasions, tout en réussissant à exploiter les espaces laissés par les joueurs de Roberto De Zerbi. Peux-tu nous expliquer quelles étaient les consignes du coach ce soir-là ?
Haris Belkebla : "L'essentiel était de rester en bloc, et je pense qu’on l’a plutôt bien fait. Un bloc compact, pas forcément collé à notre surface, mais sans non plus aller les presser à tout-va. L’idée était d’être bien organisé dans un bloc médian, de rester compact et d’exploiter les espaces. On savait qu’on aurait des opportunités en transition, donc il fallait se projeter rapidement et bien gérer les situations de contre. C’est ce qu’on a réussi à faire ce soir-là."
Depuis le match aller, l'OM a apporté plusieurs changements à son système et à son onze type. Penses-tu que cette rencontre sera totalement différente de celle que tu as disputée au Vélodrome ?
Haris Belkebla : "Je pense que ce sera un peu différent. Déjà, l’équipe a évolué, ils sont plus rodés et plusieurs recrues sont arrivées depuis le match aller. Donc oui, ce sera un match différent. Après, dans les idées de jeu, je pense que ça restera globalement le même principe. En tout cas, on s’attend à une belle rencontre, d’autant que nous aussi, on a progressé depuis ce match-là. Ce sera un beau duel."
Tu parlais des nouvelles recrues, et justement, l’OM a enregistré l’arrivée d’Ismaël Bennacer. C’est un joueur que tu as côtoyé en sélection algérienne. Quel est ton avis sur ce transfert et peux-tu nous parler du joueur que tu as connu en équipe nationale ?
Haris Belkebla : "Ismaël, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, un très bon ami à moi. On avait déjà échangé à ce sujet quand il y avait quelques contacts, donc on en avait discuté. Finalement, ça s’est concrétisé cet hiver et je suis vraiment content pour lui. Lui aussi est heureux de rejoindre l’OM. C’est un milieu de terrain très complet, capable de récupérer énormément de ballons, mais aussi très à l’aise techniquement, que ce soit dans la relance ou pour se projeter. Il a une grosse activité sur le terrain et correspond parfaitement aux valeurs de l’OM, car c’est un joueur qui ne lâche rien, avec une vraie grinta."
Parlons un peu du milieu de terrain. On sait que, dans le football, la clé d’un match réside souvent dans la bataille du milieu. C’est d’ailleurs l’une des forces de l’OM, avec des joueurs comme Rongier, Hojbjerg et Rabiot, qui évolue un peu plus haut. Mais on a aussi remarqué que lorsque l’OM est dominé dans ce secteur, l’équipe rencontre plus de difficultés. Est-ce un aspect sur lequel votre coach va particulièrement insister pour cette rencontre ?
Haris Belkebla : "Oui, forcément. On sait que pour gagner un match, il faut remporter les duels. L’équipe qui s’impose dans ce domaine a toujours plus de chances de l’emporter. Donc oui, ce sera l’une des clés du match : être solide dans l’impact et les duels. Ce sera une vraie bataille, et on s’attend à un gros match."
Roberto De Zerbi a souligné en conférence de presse que vous étiez l’équipe avec le moins de possession de balle en Ligue 1 en termes de statistiques, tout en ayant de nombreux joueurs techniques. Est-ce une volonté de votre coach de laisser le ballon à l’adversaire pour mieux exploiter les situations de contre grâce à ces profils ?
Haris Belkebla : "On a nos idées et on cherche aussi à imposer notre jeu. Après, cela dépend des matchs et des adversaires que l’on affronte. Ce n’est pas une stratégie volontaire de laisser le ballon à l’adversaire. On apprécie avoir nos phases de possession, même si c’est vrai que nous sommes une équipe efficace en transition. Mais on essaie aussi de développer notre jeu dès que l’opportunité se présente."
Allez-vous montrer un visage différent de celui affiché au Vélodrome en octobre dernier ?
Haris Belkebla : "À domicile, on va essayer de proposer du jeu. Mais on sait qu’ils vont vouloir attaquer fort et nous mettre sous pression dès le début. Cela peut rendre la possession plus compliquée par moments. Quoi qu’il en soit, on fera tout pour contrer leur pressing et imposer notre jeu autant que possible."
Justement, votre entraîneur a évoqué en conférence de presse que ce match contre l’OM représentait un grand défi. Comment te prépares-tu, en tant que joueur, à affronter une équipe qui occupe aujourd’hui la deuxième place du championnat ?
Haris Belkebla : "On sait que ce sera un gros match face à une très bonne équipe, qui sort d’ailleurs d’une grosse performance contre Lyon. On s’attend à une rencontre compliquée, mais on est prêts. Nous, on aborde chaque match avec la même détermination, donc forcément… En termes de motivation, je pense que tout le monde l’est à 100 %. Ce sont des affiches que tous les footballeurs rêvent de jouer. Tout est réuni pour vivre un grand match ce week-end."
Dans la préparation, y a-t-il une manière différente de s'entraîner pour ce type de match ? Est-ce que cela change quelque chose, ou au contraire, c’est un match comme un autre cette saison ?
Haris Belkebla : "On prépare tous nos matchs de la même façon. Il n’y a pas de changement particulier, on garde la même approche et la même rigueur, comme depuis le début de la saison. Après forcément, quand on affronte de grandes équipes comme Marseille, on a encore plus envie de se surpasser et de prouver qu'on est à la hauteur. Ce sera forcément un beau match. Je pense que la motivation est présente chez tout le monde pour ce type de rencontre."
"La Coupe de France est un bonus, l’objectif principal reste le maintien en Ligue 1."
Je voulais revenir avec toi sur la saison d'Angers. Vous avez décroché votre ticket pour les quarts de finale de la Coupe de France et vous allez recevoir Reims. Cette compétition est-elle un bonus pour vous, ou est-elle en train de devenir un véritable objectif pour cette fin de saison ?
Haris Belkebla : "Non c’est un bonus. Notre priorité reste le championnat, avec un objectif clair : assurer notre maintien en Ligue 1 le plus rapidement possible. Après, tant qu’on est encore en lice en Coupe de France, on va tout donner pour aller le plus loin possible. Pour l’instant, on réalise un beau parcours, et on espère que ça va continuer."
Au-delà de ça, vous réalisez un excellent début d’année 2025, avec une seule défaite contre Lens. De l’intérieur du groupe, comment expliques-tu cette dynamique ?
Haris Belkebla : "Je pense qu’on a simplement mis un peu de temps à trouver nos repères. L’équipe avait besoin de se mettre en place. Ensuite, on a beaucoup travaillé, notamment à travers l’analyse vidéo, et ça passe aussi par les entraînements au quotidien. Petit à petit, on a progressé, les joueurs ont élevé leur niveau et aujourd’hui, on est bien mieux dans notre jeu. Ce qu’on propose sur le terrain est plus abouti, l’état d’esprit est bon, et dans ces conditions, on ne peut que continuer à avancer."
Un joueur de votre équipe brille particulièrement ces derniers temps, il s'agit d'Esteban Lepaul. En début de saison, il était encore assez méconnu du grand public. Toi qui le côtoies au quotidien, comment perçois-tu son évolution ? Es-tu surpris par son ascension fulgurante ?
Haris Belkebla : "Je ne suis pas du tout surpris. Esteban est quelqu’un qui bosse énormément au quotidien et qui se donne les moyens de réussir. Il est toujours impliqué, toujours volontaire pour en faire plus, que ce soit en fin de séance avec du travail devant le but ou en salle avant et après l’entraînement. Il ne ménage pas ses efforts, et aujourd’hui, son travail et sa patience sont récompensés. Pour nous, qui le voyons au quotidien, ce n’est pas une surprise. Mais c’est vrai que ce qu’il réalise en ce moment est impressionnant. On espère que ça va continuer, c’est tout bénéfique pour nous."
"Je ne le cache pas, mon objectif est de retrouver la sélection nationale"
Tu es arrivé l’été dernier à Angers. Est-ce qu’aujourd’hui, tu te considères comme l’un des leaders du vestiaire ? Avec ton expérience, penses-tu avoir ce rôle au sein du groupe ?
Haris Belkebla : "Leader ? Oui et non. On va dire que je fais partie des cadres, déjà par mon âge – j’ai 31 ans aujourd’hui – et par mon parcours qui m’a apporté un peu d’expérience. Il y a aussi beaucoup de jeunes dans l’équipe, donc forcément, j’ai un rôle important. Après, je ne suis pas le seul, on est plusieurs à avoir ce statut. Mais oui, on peut dire que j’ai un peu ce rôle-là."
Et toi, personnellement, quels sont tes objectifs ? Te vois-tu encore évoluer de nombreuses années dans le football ? Comment envisages-tu la suite de ta carrière ?
Haris Belkebla : "Franchement, je ne me pose pas vraiment ces questions pour l’instant. Mon objectif principal, c’est de bien finir la saison avec Angers et d’atteindre nos objectifs, notamment le maintien. J’ai signé ici pour deux ans, donc on verra bien par la suite. Pour l’instant, il y a encore du temps, je n’y ai pas encore vraiment réfléchi. Mais je me sens bien ici, et j’espère qu’on terminera la saison de la meilleure façon possible."
En août dernier, tu avais exprimé ta volonté de retrouver la sélection algérienne. Est-ce toujours un objectif pour toi ? Tu n’as plus été appelé avec les Fennecs depuis juin 2023. Est-ce une ambition qui reste dans un coin de ta tête ?
Haris Belkebla : "Oui, je ne l’ai jamais caché ! Même quand je suis parti en Arabie Saoudite, j’ai toujours eu cette ambition. Tant que je suis compétiteur, mon envie de rejoindre la sélection reste intacte. Je fais tout pour, je travaille dur, j’essaie de livrer les meilleures prestations possibles. J’espère que ça finira par payer et que je pourrai retrouver ma place."
Pour conclure, deux internationaux algériens (Amine Gouiri et Ismaël Bennacer) ont rejoint l’OM cet hiver. On parle souvent d’une relation particulière entre l’OM et l’Algérie. De ton point de vue, ressens-tu vraiment ce lien ?
Haris Belkebla : "Clairement ! Pour avoir été plusieurs fois à Marseille, où j’ai beaucoup d’amis et un peu de famille, je peux dire qu’il y a une très forte communauté algérienne. Et ça se ressent, aussi bien dans la ville qu’au sein du club et des supporters. C’est une réalité. Forcément, voir des internationaux algériens rejoindre l’OM fait plaisir à beaucoup de monde là-bas. Mais au-delà de ça, ce sont aussi d’excellents joueurs qui arrivent, et c’est une très bonne chose pour le club."
