OM : au tour de Jérémy Pignard de s'exprimer sur Longoria…
L’utilisation du mot « corruption » pour qualifier l’arbitrage de Jérémy Stinat de la part de Pablo Longoria après Auxerre-OM (3-0) a provoqué des remous sans précédent, à tel point que les arbitres français, en solidarité avec leur collègue, ont déposé une plainte pour diffamation. La tension était palpable à l’Abbé-Deschamps lorsque Longoria, frustré par un penalty non sifflé sur Quentin Merlin et l’expulsion de Derek Cornelius, a quitté la tribune d’honneur avant de lancer ses accusations dans les couloirs du stade. Selon lui, tout était prévu, organisé, depuis le carton jaune de Balerdi contre Angers. Des mots qui ont immédiatement déclenché une réaction en chaîne. Jérémie Pignard, arbitre international, a pris la parole pour exprimer son indignation et celle de ses collègues sur le site de L’Équipe : "Le président de l’OM a touché à notre famille, celle des arbitres. Des polémiques, il y en a toujours, mais quand c’est infondé comme ce week-end, avec en plus tout ce qui s’est passé avec sa vie privée, les limites ont été dépassées".
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Longoria, bien qu’il ait présenté ses excuses à l’AFP en début de semaine, a dû répondre de ses actes devant les instances de la LFP. "Je souhaitais venir m’expliquer. On attend maintenant la décision", a-t-il déclaré après plus d’une heure d’audience devant notamment la caméra d'RMC. Soutenu par son avocat, Olivier Martin, le président marseillais semblait détendu à sa sortie, mais les enjeux restaient élevés : le barème disciplinaire prévoit des sanctions pouvant aller de quelques matches de suspension à une douzaine, selon la gravité des faits retenus.
Pendant ce temps, le corps arbitral s’est mobilisé pour défendre son intégrité. Jérémie Pignard, qui n’avait jamais été entendu après des rencontres comme OM-Monaco de 2023, où un penalty flagrant sur Kolasinac avait été oublié, a affirmé que ni lui ni ses collègues n’avaient jamais été approchés pour truquer des matchs, et il a rejeté catégoriquement l’idée d’une corruption systémique : "Le terme "corruption", c’est fort, infondé, un mot que l’on n’aime pas entendre". En effet, les arbitres français, qui subissent déjà une pression intense lors des rencontres, ont perçu les accusations de Longoria comme une attaque directe et injustifiée contre leur professionnalisme.
Cette crise met également en lumière les tensions chroniques entre l’OM et le corps arbitral. Depuis le début de la saison, le club marseillais a fréquemment dénoncé ce qu’il considère comme des décisions défavorables. Cependant, ces plaintes publiques, selon Jérémie Pignard, n’ont aucun impact sur la neutralité des arbitres : "Peu importe qu’ils se soient plaints pendant une semaine dans les médias ou pendant trois heures après le match en criant au scandale, cela ne va rien changer". L’article ne mentionne pas non plus les conditions d’accueil du corps arbitral au stade Vélodrome lors de certaines rencontres, qui seraient une source de tensions pour les arbitres.
Pour Jérémie Pignard et ses collègues, la solution réside dans une communication renforcée et transparente. Il regrette par exemple que la sonorisation des échanges entre arbitres et joueurs, prévue pour les décisions du VAR, ait été abandonnée pour des raisons budgétaires. Selon lui, cette mesure permettrait de désamorcer bien des tensions et de mieux faire comprendre les décisions prises sur le terrain. Une solution qui, à Marseille, semble également trouver des partisans.
L’affaire Longoria pourrait servir de catalyseur à une réforme plus large de la relation entre les instances arbitrales et les clubs professionnels. Si les propos du président de l’OM ont franchi une ligne rouge, la réponse coordonnée des arbitres français montre leur volonté de protéger l’intégrité de leur profession. En même temps, elle souligne la nécessité de revaloriser l’image des arbitres aux yeux du public et des acteurs du football. Une pédagogie renforcée, des explications post-match plus fréquentes et un dialogue ouvert avec les clubs pourraient contribuer à apaiser les tensions.
Pour Pablo Longoria, cette affaire est un test délicat. Connu pour sa passion et son implication totale dans la gestion de l’OM, il devra montrer qu’il est capable de tirer des leçons de cet épisode houleux. Alors que la décision de la LFP est attendue avec impatience, l’enjeu dépasse de loin le cas personnel de Longoria. Cette affaire pose des questions fondamentales sur le respect de l’autorité arbitrale, l’éthique sportive et la manière dont les clubs communiquent en période de crise. Pignard, de son côté, assure qu'il n'aura aucun problème à arbitrer Marseille dans un futur proche.