OM : cinq ans de mercato effréné sous Pablo Longoria
L’OM, entre promesse de stabilité et frénésie de mercato
Avec douze recrues enregistrées lors du mercato estival, l’Olympique de Marseille a égalé son record de mouvements, malgré les discours de prudence tenus ces derniers mois par son président Pablo Longoria. L’arrivée de Roberto De Zerbi et les promesses de stabilité n’ont pas résisté à une dernière semaine marquée par six signatures, révélant une gestion oscillant entre rationalité et précipitation.
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Le 19 mai, Longoria avait pourtant insisté sur la nécessité de rester mesuré : « La qualification en Ligue des champions signifie-t-elle d’aller à Monte-Carlo jouer le jackpot ? Non. On va continuer de faire les choses de manière ambitieuse, mais avec la tête. » Dans les faits, le club a réalisé son transfert le plus coûteux avec Igor Paixao (35 M€ bonus compris) et offert des salaires supérieurs à 4 M€ nets à Nayef Aguerd et Benjamin Pavard, pour une dépense globale dépassant 100 M€.
Le mercato avait pourtant commencé avec une ligne claire : renforcer la défense centrale et miser sur un projet durable. Les arrivées d’Aguerd, Angel Gomes, Facundo Medina ou encore Timothy Weah répondaient à cette logique. Mais la défaite face à Rennes et l’affaire Adrien Rabiot ont bouleversé la dynamique, entraînant un enchaînement de recrues tardives comme Hamed Junior Traoré, Matt O’Riley ou Arthur Vermeeren, dont quatre officialisées dans les dernières vingt-quatre heures.
Selon le club, cet afflux répond à la nécessité de disposer d’un effectif élargi pour une saison d’environ cinquante matches : « On passe à une saison où l’équipe va disputer environ 50 matches. Nous avions besoin d’avoir un groupe d’environ 22 joueurs, sans compter les jeunes. » Néanmoins, la volonté d’impressionner l’opinion publique et de compenser certaines faiblesses défensives a aussi pesé, avec la signature médiatique de Pavard.
Depuis 2021, 55 % des recrues de Longoria n’ont pas effectué de deuxième saison à l’OM. Une statistique qui illustre cette stratégie court-termiste assumée par la direction, comme le rappelait Mehdi Benatia : « Je n’ai aucune peur à le dire : pour certains, on continuera à passer pour un hall d’aéroport, mais on prendra la responsabilité de changer si l’attitude n’est pas bonne. » Reste à savoir si les douze nouveaux venus réussiront à s’inscrire dans la durée.
L’OM, cinq ans de mercato effréné sous Pablo Longoria
Depuis son arrivée à l’Olympique de Marseille en août 2020 comme "Head of football", puis sa nomination à la présidence en février 2021, Pablo Longoria a fait du mercato sa spécialité. En cinq ans, le club a enregistré pas moins de 172 mouvements, avec 80 arrivées et 92 départs.
Le dernier mercato estival illustre cette tendance. Alors que la direction avait initialement prôné la continuité, l’OM a recruté 12 nouveaux joueurs (Igor Paixao, Facundo Medina, Arthur Vermeeren, Timothy Weah, Angel Gomes, CJ Egan-Riley, Pierre-Emerick Aubameyang, Hamed Junior Traoré, Palmieri, Nayef Aguerd, Matt O’Riley et Benjamin Pavard), tandis que 15 joueurs ont quitté le club, parmi lesquels Adrien Rabiot, Valentin Rongier, Chancel Mbemba ou encore Luis Henrique.
Au total, les investissements réalisés sous Longoria atteignent environ 542 M€ hors bonus et primes à la signature. Cet été, l’OM a dépensé 98,5 M€, en incluant certaines obligations d’achat, comme les 13 M€ réglés à Tottenham pour Pierre-Emile Højbjerg ou les 20 M€ qui devront être versés à Lens pour Medina la saison prochaine. Dans le sens inverse, les ventes ont rapporté environ 336,5 M€, dont 74 M€ lors de la dernière fenêtre de transferts.
La tendance est nette : l’OM dépense beaucoup pour renouveler régulièrement son effectif. Les chiffres par saison le montrent : 7 arrivées et 7 départs en 2020-21, 15 arrivées et 12 départs en 2021-22, 17 arrivées et 21 départs en 2022-23, puis 13 arrivées et 16 départs en 2023-24. La saison 2024-25 a vu 16 arrivées pour 21 départs, et la plus récente, 12 arrivées pour 15 départs.
Cette politique illustre l’approche volontariste de Longoria, qui n’hésite pas à remodeler profondément l’effectif chaque année. Entre ambitions sportives et logique de marché, l’OM a dépensé plus d’un demi-milliard d’euros depuis 2020, un rythme de transactions qui suscite à la fois fascination et interrogations.
