Lille-OM : Roberto De Zerbi brouille les pistes
Il faut parfois écouter entre les lignes. À quelques heures d’un déplacement capital à Lille, où l’Olympique de Marseille jouera une grande partie de ses espoirs européens, Roberto De Zerbi a profité de sa conférence de presse pour faire passer plusieurs messages. Fidèle à son habitude, le technicien italien s’est montré pédagogue, réfléchi, mais aussi subtilement incisif. Et tout commence par cette semaine passée à Rome.
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En restant éloigné de Marseille entre deux journées de Ligue 1, De Zerbi a gardé toutes les cartes en main pour brouiller les pistes. "Je n’ai pas encore décidé pour demain, car on maîtrise les deux systèmes", a-t-il lancé, sourire en coin, comme vous pouvez le retrouver dans la vidéo.
Ce flou entretenu n’est pas anodin. Déjà face à Brest, le week-end précédent, Éric Roy avait dû ajuster son plan en toute dernière minute après avoir découvert la composition de l’OM à l’échauffement. Rebelote en perspective pour Bruno Génésio. De Zerbi conserve l’ascendant psychologique sur ses adversaires. Ce n’est pas une coquetterie. C’est une stratégie.
Mais au-delà des systèmes, il y a les principes. Interrogé sur sa vision du jeu, De Zerbi a répété sa préférence pour le 4-3-3 : "Mon système de jeu favori, avec deux ailiers bien écartés, des latéraux qui montent, deux défenseurs centraux pour sécuriser, et un milieu organisateur — un seul, mais capable de diriger le jeu". Une déclaration limpide… qui, paradoxalement, ne fait que souligner le paradoxe actuel.
Car, dans la foulée, l’Italien nuance : "Je pense que le meilleur système pour les joueurs de l’OM, c’est de jouer à trois derrière, avec deux milieux". Autrement dit : ses convictions profondes ne peuvent être totalement mises en œuvre avec l’effectif dont il dispose. Il ne s’agit pas ici d’une simple constatation tactique. C’est un message à peine voilé adressé à sa direction.
Depuis son arrivée, Pablo Longoria s’est fait une spécialité de remodeler chaque année l’effectif en fonction du profil de l’entraîneur en poste. De Villas-Boas à Sampaoli, de Sampaoli à Tudor, puis à Marcelino, les changements de système ont été accompagnés d’un recrutement calibré, parfois radical. C’était même l’un des marqueurs de sa présidence. L’idée : donner à chaque technicien les moyens de son projet.
Mais cette fois, De Zerbi semble signaler que les promesses n’ont été que partiellement tenues. La défense à trois qu’il estime plus adaptée ne reflète pas une volonté initiale, mais bien une adaptation. Il ne s’en plaint pas frontalement, mais souligne avec soin la limite du modèle : "Un entraîneur intelligent, c’est un entraîneur qui respecte les caractéristiques de ses joueurs. Sinon, il n’est pas intelligent, justement". Il faut savoir lire entre les lignes. Ce qu’il dit, c’est qu’il fait au mieux avec ce qu’il a.
Et dans ce qu’il n’a pas, on peut deviner ce qu’il aurait aimé : des profils plus compatibles avec un 4-3-3 naturel, une profondeur de banc dans certaines zones clés, comme la défense, ou encore une hiérarchie plus claire dans les postes offensifs. Derrière son calme, De Zerbi laisse apparaître une légère frustration. D’autant plus palpable lorsqu’il rappelle que la victoire contre Brest est venue après avoir changé de système — comme pour souligner que sa flexibilité n’est pas toujours un choix, mais une nécessité.
C’est aussi une façon de répondre aux critiques extérieures, entendues ici ou là, sur l’irrégularité de l’OM et les attentes qui pesaient sur lui. Finir deuxième ? "Vu le matériel à disposition", entendait-on. Sauf que ce matériel, justement, ne correspond peut-être pas exactement à ce qu’il avait imaginé en arrivant. La nuance est importante. Il ne remet pas en cause la valeur de ses joueurs, mais leur adéquation avec son plan de départ.
Pour autant, il ne verse pas dans le règlement de comptes. De Zerbi reste fidèle à sa ligne : lucide, mais loyal. "Je m’efforce toujours d’adapter le système aux qualités de mon effectif", dit-il. Et il n’oublie pas de saluer les réussites du mercato : l’arrivée de Gerónimo Rulli, dont il avait fait une priorité, ou encore celle de Mason Greenwood, aujourd’hui titulaire indiscutable. Quand il est écouté, le coach sait aussi le reconnaître.
Reste une certitude : si l’OM devait se qualifier pour la Ligue des champions ou, à défaut, assurer une place européenne crédible, la saison suivante pourrait enfin ressembler à ce que De Zerbi a en tête depuis le premier jour. Une équipe pensée pour son football, avec des profils taillés pour occuper les couloirs, dominer le ballon, presser haut, et imposer un tempo. Ce serait, pour lui comme pour les supporters, une bascule importante.
L’été prochain pourrait lui en offrir l’occasion. Si la direction le soutient pleinement, si les résultats suivent, si la cohérence est au rendez-vous. Il y aura des choix à faire. Et cela commence, peut-être, par une grande victoire à Lille. Une victoire tactique, mentale, symbolique. Une victoire qui prouverait que, même avec un effectif imparfait, cet OM mérite d'aller plus loin.