OM : merci monsieur Geronimo Rulli !
Comme un oiseau de mauvais augure, le journaliste de L'Équipe Loïc Tanzi affirmait il y a quelques jours dans une émission que Geronimo Rulli n'avait rien à faire dans la liste des cinq meilleurs gardiens de Ligue 1 cette saison, qu'il avait coûté des points à l'OM. Un exercice de fact-checking s'imposait et nous a vite emmenés à la conclusion qu'il se plantait dans les grandes largeurs, puisque l'Argentin n'était coupable d'aucune erreur entraînant la moindre perte de point. Ce n'est plus le cas. Sa boulette à Lille a permis aux Dogues de récupérer un match nul heureux et a coûté clairement deux unités à l'OM, lancé dans une course décisive à la Ligue des champions. Mais que valent ces deux points face à l'immensité de la saison que l'Argentin est en train de pondre ?
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Merci Geronimo !
En 32 matchs passés sous la tunique marseillaise, Geronimo Rulli ne compte plus les masterclass et les parades déterminantes. Il a longtemps tenu une statistique terrifiante de trois penalties stoppés sur trois, par exemple. Il a aussi dégagé une impression incroyable de facilité, que ce soit dans la lecture du jeu ou dans sa façon d'éteindre les avant-centres adverses, avec des arrêts tous plus fous les uns que les autres. Une prestation manquée, ça arrive à tout le monde et avec le style de jeu volontairement à risque prôné par son entraîneur Roberto De Zerbi, on se dit presque que ça devait finir par arriver un jour. Et il y a fort à parier que si l'OM parvient à valider son objectif dans les deux derniers matchs, il sera de nouveau un élément important de ces possibles succès. Le champion du monde 2022 reste le maillon fort de l'arrière-garde marseillaise, le phare dans la nuit. Celui qui a permis de masquer de nombreuses défaillances sur le terrain, que ce soit en raison de performances douteuses, comme celles au hasard de Lilian Brassier. Il a aussi permis d'atténuer l'échec de la construction défensive de l'effectif. Alors plus que jamais, c'est tout Marseille qui fait front aux côtés de son dernier rempart, qui incarne à merveille le club dont il défend les couleurs.
Et en interne, personne n'osera même lui en vouloir tant il a porté son équipe cette saison. Après le match, Roberto De Zerbi est tout de suite monté au créneau pour le soutenir : "Ce sont des choses qui arrivent. Je suis quand même très fier de Rulli. Si on est deuxièmes, c’est en grande partie grâce à lui aussi. Ça peut lui arriver, comme à d’autres joueurs". Son capitaine et coéquipier en sélection, Leonardo Balerdi, a aussi eu des mots justes : "Gero sait qu’on est tous avec lui. Je pense que c’est un des gardiens qui touchent le plus de ballons, donc ça peut arriver. C’est dur, ces moments-là, mais c’est comme ça. Il faut penser à l’ensemble, à l’œuvre, et il doit rester concentré là-dessus. On sera à ses côtés".
Rulli est redevenu humain, et un humain ça fait des erreurs
Il existe une autre théorie sur Geronimo Rulli. Il serait moins fort que lors de la phase aller… En même temps, sa première partie de saison était si paranormale qu'il est en fait seulement redevenu humain ! Et quand bien même, il y a aussi de très bons matchs de sa part dans la phase retour. Il y a toujours des parades monstrueuses, toujours une aisance dans les airs, dans le jeu au pied. Si l’on analyse ses prestations de la saison, ses rares erreurs se concentrent sur le match à Toulouse, où une "boulette" sans conséquence intervient alors que l’OM menait déjà 3-0. Au Parc des Princes, il n’est peut-être pas irréprochable sur les deux premiers buts parisiens, mais parler d’erreurs décisives serait exagéré, tant l’écart entre les deux équipes était manifeste ce soir-là. Pour être complet, il n'est pas en grande forme sur deux défaites importantes de la saison, contre Auxerre à l'automne ainsi qu'à Reims au début de printemps (3-1 à chaque fois). Mais jamais personne n'a pensé à lui imputer ces deux défaites tant le collectif dans la globalité n'a pas répondu aux attentes.
N'en déplaise aux égarés, il est pleinement légitime de voir Geronimo Rulli figurer parmi les nommés pour le Trophée UNFP du meilleur gardien de Ligue 1, même après cette bourde. Mieux encore : il fait partie, à notre avis, des grands favoris pour remporter cette distinction, et ainsi succéder à Steve Mandanda, sacré à six reprises sous le maillot olympien (2008, 2011, 2015, 2016, 2018 et 2020). Car sur la saison, qui a été plus régulier ? Gianluigi Donnarumma ne joue pas tous les matchs de championnat avec Paris (mais connaissant ces trophées, on se doute qu'il devrait être titré). Djordje Petrovic explose avec Strasbourg, mais surtout sur la phase retour. Lucas Perri fait du bien à l'arrière-garde lyonnaise, mais peut sembler encore en dessous sur cet exercice. Finalement, c'est peut-être Lucas Chevalier, très bon contre l'OM dimanche, qui est le grand rival de Geronimo Rulli. Et même s'il est moins stratosphérique que sur la phase aller, le portier marseillais reste un super gardien de Ligue 1 et mérite sa place dans le top 5. Et personne de lucide ne s'offusquerait s'il remportait ce titre de meilleur rempart du championnat de France cette saison.
