De Zerbi : "Il faut se montrer patient avec Rowe"
Un petit mot sur Jonathan Rowe, qu'on sent en difficulté ces derniers temps. Comment le trouvez-vous à l’entraînement ? Le sentez-vous un peu démotivé ?
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Roberto De Zerbi : "Non, non, il s’entraîne très bien depuis deux ou trois semaines. Évidemment, pour lui, c’est un changement radical : un pays différent, une nouvelle culture. Il est né en 2003, il a seulement 22 ans et il est arrivé il y a moins d’un an. C’est un bouleversement dans sa vie. En Championship, il jouait tous les trois jours, donc il s’entraînait peu et jouait beaucoup. Ici, il doit faire face à la concurrence, à un autre championnat, à un stade différent de celui de Norwich, avec une pression et un style de jeu distincts. Il lui faut du temps pour s’adapter. Il faut savoir patienter, comme vous l’avez fait avec Luis Henrique. Moi, je n’étais pas là à ce moment-là, mais je sais qu’il avait eu du mal à s’intégrer au début. Puis il a fini par trouver sa place. Il faut avoir confiance en lui. Si l’on croit en un joueur, si l’on croit en un projet, il faut lui laisser le temps nécessaire et savoir attendre. Sinon, on jette tout après deux jours… Et dans ces conditions, on ne construit rien."
Où en est Luiz Felipe Ramos, s'il vous plaît ? Pourriez-vous envisager de compter sur lui pour débuter un match désormais ?
Roberto De Zerbi : "Il va beaucoup mieux. Je pense que oui, il peut commencer un match. Je ne sais pas encore si ce sera tout de suite ou non, je n’ai pas encore pris de décision. Ou plutôt, j’ai décidé, mais je ne peux pas encore vous le dire. Quoi qu’il en soit, il progresse vraiment bien. C’est une signature importante, et il s’est immédiatement bien intégré. C’est un joueur positif, qui a l’habitude d’évoluer dans des environnements exigeants. Le Betis, la Lazio… ce sont aussi des clubs avec une forte ferveur. Il retrouve ici un cadre qui lui est familier, son habitat naturel."
Mason Greenwood, c'est assez logique puisqu'il est le meilleur buteur du championnat et l’un de vos joueurs majeurs. Comment faire pour qu’il soit encore plus régulier ? On a parfois l’impression que, sur certains matchs, il disparaît un peu. Ce n’est pas toujours le seul, d’ailleurs : à Nice, par exemple, c’était plus un problème collectif qu’individuel. Existe-t-il une solution ? En discutez-vous avec lui pour qu’il atteigne cette régularité propre aux très grands joueurs ?
Roberto De Zerbi : "Oui, on essaie de l’aider. Moi, Medhi Benatia, tout le club. Et pas seulement Greenwood, mais tous les jeunes joueurs qui doivent encore progresser mentalement, acquérir une force mentale plus élevée. C’est vrai qu’il alterne encore les hauts et les bas, même si ses hauts sont plus nombreux. Mais il a encore une marge de progression pour gagner en constance. Il ne faut pas oublier qu’il a été arrêté pendant un an et demi, avant de reprendre la saison dernière à Getafe. Mais Getafe, ce n’est pas un club avec la pression de l’OM, où chaque match est crucial. Bien sûr, tous les matchs comptent là-bas aussi, mais c’est un environnement différent. Cette deuxième saison est donc un vrai défi pour lui. Il faut l’aider, tout en étant exigeant avec lui. Son père joue aussi un rôle clé dans son développement. C’est une personne positive, quelqu’un de bien, qui m’aide aussi. J’ai un bon rapport avec lui, ce qui me permet d’essayer d’accompagner Mason au mieux. Je pense que son père peut vraiment l’aider à mûrir encore davantage."
Depuis l'arrivée d'Adrien Rabiot, vous avez toujours été très élogieux à son égard. Il est effectivement très important pour vous. J’aimerais savoir dans quel secteur, dans quel registre, vous attendez encore plus de lui ? Et concernant son positionnement, vous le placez un cran plus haut que Rongier et Højbjerg. Est-ce parce que vous considérez que c’est son meilleur rôle ou parce que Rongier et Højbjerg sont inamovibles devant la défense ?
Roberto De Zerbi : "Non, je pense que c’est le rôle où il est le meilleur, où il peut être le plus performant. Je pense qu’on peut encore mieux exploiter Adrien, notamment dans ses projections offensives. Il arrive souvent dans de bonnes positions, mais il n’est pas toujours servi au bon moment ou avec la bonne qualité. Parmi nos trois milieux – Rongier, Højbjerg et Rabiot, Adrien est le plus offensif des trois. Rongier est celui qui met de l’ordre, tandis que Højbjerg est un joueur total, habitué à évoluer avec un autre milieu à ses côtés. Ils se complètent bien et s’entendent aussi bien sur le terrain. Chacun d’eux est déterminant pour les autres. Rongier fluidifie le jeu des deux autres, mais sans Højbjerg, Rabiot et lui n’arriveraient pas à s’exprimer pleinement. Et Rabiot, c’est celui qui apporte cette projection vers l’avant, ce changement de rythme au milieu du terrain. Je pense donc que nous sommes bien structurés."
Juste avant ma question, avant chaque conférence de presse, il y a toujours un point médical. Concernant Amine Harit et Geoffrey Kondogbia, il est indiqué : intensification, réathlétisation, retour progressif sur le terrain. Peut-on avoir une perspective plus précise sur leur retour ? Ils sont absents depuis plusieurs semaines, et Kondogbia est un élément clé dans votre système. Où en est-on exactement ?
Roberto De Zerbi : "Ils travaillent encore à part, mais ils devraient réintégrer le groupe la semaine prochaine, du moins pour Kondogbia. Pour Amine Harit, on est également très proches d’un retour. Il va bientôt reprendre le travail collectif avec l’équipe. Concernant Kondogbia, il avait déjà repris il y a deux à trois semaines, mais il a eu une petite rechute, ce qui a légèrement aggravé sa situation et ralenti sa reprise. Pour Amine, en revanche, tout s’est déroulé comme prévu. On savait qu’il serait absent un certain temps, mais cette période touche bientôt à sa fin."
